N'appartenant pas directement aux
traditions magiques, l'exorcisme est intégré dans un nombre
considérable de rituélies et de cérémonies. On retrouve
fréquemment cette pratique dans les préliminaires de la magie
cérémonielle, en particulier pour dégager les objets, les
accessoires et les produits utilisés. Cette utilisation est une
démonstration du syncrétisme qui préside à ce type de magie
et s'est constituée en amalgamant pêle-mêle des techniques de
toutes provenances. L'exorcisme proprement dit est une opération
de type religieux qui permet de chasser les démons (entendez
par-là de dissoudre les entités maléfiques ou indésirables,
ou de les éloigner) d'un lieu, d'un animal, d'un objet ou d'un
individu. L'exorcisme, bien que diversifié dans ses formules
reste immuable quand à son principe. Il constitue un acte
religieux dans toute l'acception du terme, sorte d'invocation à
la déité, mettant le ministre du culte (l'exorciste) en
relation avec l'égrégore de la communauté, passé et présent,
et s'appuyant sur ce dernier pour chasser l'entité qui
"parasite" l'objet, le lieu ou la personne concerné.
On peut dire que l'exorcisme est un combat d'entités dans
lequel, celle soutenue par un système égrégoriques structuré
et actif (alimenté par de nombreux fidèles) sort vainqueur en
phagocytant son adversaire, ou en le mettant en fuite. Il est
d'ailleurs intéressant de souligner que le terme satan (Sh'tn
en hébreu) signifie adversaire et ne désigne nullement une
forme démoniaque ou assimilé. D'un point de vue traditionnel
(tant religieux qu'initiatique), le principal problème que soulève
l'exorcisme pour être valide et efficace, est qu'il ne peut être
exécuté que par un religieux ayant reçu le grade d'exorciste
d'une église valide. Eglise catholique Romaine, église
Orthodoxe, Grecque, Russe, ou relevant de patriarcat licites; église
Maronite, Copte, d'Antioche, de Syrie, église Byzantine,
Anglicane, Gallicane etc...
Le grade d'exorciste fait l'objet
d'une ordination spécifique et ne peut être donné qu'à un
homme ayant reçu les ordres mineurs.
Rappelons la hiérarchie ecclésiastique
officielle (un peu modifiée depuis le dernier concile œcuménique).
1) Les laïcs. Fidèles baptisés.
2) Les clercs ayant reçu les
ordres mineurs puis majeurs, par ordre croissant :
Tonsuré -Portier -Lecteur
-Exorciste -Acolyte.
3) Viennent ensuite les grades dits
sacramentels, correspondant aux ordres majeurs: Sous-diacre,
Diacre, Prêtre, Evêque.
Ces grades sont ceux de la hiérarchie
cléricale, qu'il convient de ne pas confondre avec la hiérarchie
de juridiction: Cardinal, Archevêque, Abbé, Curé etc...
Il est précisé dans les
sacramentaires et dans les rubriques du droit canonique que: «
Les exorcismes qui pourraient normalement être pratiqués par
ceux qui ont reçu l'ordre d'exorciste, sont pourtant réservés
à des prêtres, sur permission spéciale. Cependant les
exorcismes courants qui se rencontrent dans les rites du baptême
et dans plusieurs bénédictions, comme celle de l'eau, ont pour
ministre celui-là même qui administre le sacrement ou procède
à la bénédiction. »
Ce qui signifie que, bien que le
grade d'exorciste soit conféré lors des ordinations mineures,
cette fonction ne peut être exercée. L'ordination au grade
d'exorciste ne confère ce pouvoir que potentiellement, celui-ci
ne pouvant être exercé que lorsque le récipiendaire aura
atteint la prêtrise. Encore, la fonction ne pourra être valide
que sur spécification express et mention de l'Evêque ayant
ordonné le Prêtre.
En aucun cas un simple fidèle ne
peut exercer cette fonction, moins encore en ce qui con- cerne
les femmes qui ne peuvent même pas prétendre à la pratique
sous quelque forme que ce soit. Le danger serait trop grand pour
elles et la configuration du dogme constituant la base égrégoriques
les ayant exclues de cette fonction.
Il est curieux de constater
qu'actuellement les exorcistes fleurissent. On trouve même des
personnes qui cumulent des fonctions contradictoires, du genre
exorciste, envoûteur, voyant, astrologue... Le supermarché en
quelque sorte. Inutile de préciser que ce type de publicité
est non seulement mensongère, mais que les exorcismes proférés
par de tels escrocs n'ont aucune validité.
Si vous souhaitez avoir affaire à
un exorciste, consultez le diocèse dont vous dépendez, c'est
la meilleure garantie que vous puissiez avoir. Il existe
d'ailleurs un annuaire diocésain qui permet de connaître les
coordonnées des exorcistes en fonction.
Rassurez-vous, les cas de
possession sont assez rares, quand aux exorcismes mineurs
(lieux, objets etc...), certains peuvent être exécutés par
des fidèles sincères dans leur foi, de la même manière qu'un
catholique baptisé, peut validement conférer le sacrement de
baptême à un nouveau né dans les cas d'urgences extrêmes.
Les exorcismes doivent donc être
utilisés avec discernement, ils s'appliquent exclusivement aux
problèmes en relation avec des fixations égrégoriques négatives,
ils ne sont d'aucune utilité dans les cas d'envoûtements qui
sont des pratiques d'origine humaine. Un exorciste sera
impuissant devant un véritable envoûtement, de la même manière
qu'un sorcier le serait devant un cas de possession, sauf si le
sorcier en question est rattaché à un puissant égrégore,
dans ce cas il exorcisera par rapport à son propre égrégore...
Ce type d'exorcisme sera totalement différent, et aucune
allusion ne sera faite aux formules chrétiennes. On trouve de
tels exorcismes dans certaines pratiques sorcières de magie
sexuelle.
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