Exercice 2

On s'allonges, nu ou vêtu de vêtements amples et isolants, sur son lit, tête au nord, pieds au sud. Pas de bijou ou d'objet métallique rien sur soi. Mais si on crains d'avoir froid, on peux recouvrir son corps d'une couverture. Comme il s'agit de se plonger dans un état semblable au rêve éveillé, il est recommandé surtout au début, de laisser allumée une lumière tamisée. Je rappelle que l'ont dois être certain de n'être pas dérangé, ni être pressé par quelque obligation ou rendez-vous. Cette expérience doit être la seule et unique préoccupation. Avant de la commencer, on repères plusieurs objets hors de sa portée qui se trouvent dans la pièce. On les visualises.

 

On doit tout d'abord décroiser bras et jambes, si ce n'est déjà fait. A l'inverse de la prière, où on joint les mains pour se rassembler, pour unir son côté gauche et son côté droit, il faut déconnecter au maximum les divers circuits corporels les uns des autres. De même, on commence par pratiquer une respiration complète rythmique, mais en prolongeant le plus possible, à la limite de l'asphyxie, les temps de rétention, ce qui a pour effet d'affaiblir le lien qui unit le système corporel au principe spirituel. Cette respiration s'accompagne d'une relaxation qui vise à supprimer le mouvement. Quand cette relaxation est totale, on anesthésies d'abord tes mains.

 

Pour ce faire, on auras recours à une pratique courante chez les yogis de l'Inde et les lamas tibétains. Elle se décompose en cinq temps.

 

1er temps: on visualises tes mains dans un gant épais et raide.

 

2ème temps: quand la visualisation précédente est correcte, on s'efforces de les ressentir en bois.

 

3ème temps: on imagines ses mains en bois, enserrées toutes deux dans un gant épais et raide, plongées dans la glace.

 

Ces trois premières phases doivent conduire à une sensation d'insensibilité totale de nos mains. Cette insensibilité va faciliter grandement la phase suivante de l'exercice. Nos mains ne sont plus au bout de nos bras. Elles n'appartiennent plus à notre corps. Tout à l'heure, elles pourront se déplacer librement dans la pièce.

 

Mais pour l'instant, il importe que l'on en gardes encore le contrôle. Alors on les ramèneras mentalement sur ton front, et ce sera le 4ème temps de l'exercice. Il s'agit là d'une visualisation. En réalité, elles sont toujours posées à plat sur le lit.

 

La main de l'action étant anesthésiée, passons maintenant à l'oeil de la pensée. C'est très simple, les yeux presque fermés, on regarde et on fixe l'arête de son nez. Dans un temps relativement bref, cette pratique conduit automatiquement à l'apparition de l'onde cérébrale désirée de 14 cycles par seconde (cycle d'onde cérébrale favorable au dédoublement).

 

Faisons taire maintenant la langue de la parole, en la ramenant dans un coin de la cavité buccale. Attention! La langue ne doit surtout pas toucher le palais, ce qui aurait pour effet de créer un courant d'énergie interne. Or nous désirons autant que possible déconnecter les énergies corporelles, pour atteindre l'état de mort apparente que les indiens nomment "mritasana".

 

On est maintenant dans l'état qui convient pour tenter tes premières sorties du corps maîtrisées et conscientes. Fermez les yeux. Concentrez-vous sur la glande pinéale et imaginez qu'un aimant de nature toute spirituelle, bien sûr, est posé dessus. Elève progressivement cet aimant. Contemple le d'abord à une hauteur approximative de 50 cm de votre front, puis d'un mètre, puis de deux mètres. Cet aimant attire irrésistiblement votre âme hors de votre corps. Laissez-le stationner à deux mètres au dessus de ton front. Laissez-vous envahir par toutes les sensations que vous ressentez alors.

 

Occupez-vous maintenant de vos mains qui sont en pensée sur ton front. Eloignez les de ce front de telle sorte que progressivement, elles s'élèvent jusqu'à l'aimant, mais sans le toucher. Puis, se dirigeant librement dans la pièce, elles vont atteindre un des objets hors de ta portée que l'ont précédemment visualisés. Elles poussent sur cet objet. Elles rencontrent d'abord une certaine résistance mais, bien vite, une image s'impose d'elle-même : elles traversent facilement l'objet, qui n'a plus aucune consistance. Ce n'est plus qu'un fantôme d'objet, qui vibre au diapason de ton état de conscience.

 

Au début, les visions ne sont pas très nettes. On a même l'impression d'être myope. Mais leur qualité s'améliore progressivement.

 

Quand on veux cesser l'exercice, on rentre en soi, non par la glande pinéale, mais par le plexus solaire. On fais redescendre l'aimant sur son front, où on ramènes mentalement nos mains, et progressivement on s'éveilles, comme un enfant. D'abord la langue -la parole -que l'on replaces correctement dans la bouche. Ensuite, les yeux que l'on ouvres. Enfin les mains, qui redeviennent de chair et que l'on dégantes lentement, avant de les activer.

 

On ressentiras peut-être un petit creux à l'estomac. Evitez de manger avant deux heures au moins. Vous n'êtes autorisé qu'à boire que de l'eau. Prenez votre temps pour revenir dans le monde des vivants ; écoutez de la musique classique, par exemple. Et notez vos impressions.

 

Si vous suivez ces directives à la lettre, dans deux mois, vous réussirez sans problème cette expérience de séparation de la conscience et du corps.

 

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