On
s'allonges, nu ou vêtu de vêtements amples et isolants, sur
son lit, tête au nord, pieds au sud. Pas de bijou ou d'objet métallique
rien sur soi. Mais si on crains d'avoir froid, on peux recouvrir
son corps d'une couverture. Comme il s'agit de se plonger dans
un état semblable au rêve éveillé, il est recommandé
surtout au début, de laisser allumée une lumière tamisée. Je
rappelle que l'ont dois être certain de n'être pas dérangé,
ni être pressé par quelque obligation ou rendez-vous. Cette
expérience doit être la seule et unique préoccupation.
Avant de la commencer, on repères plusieurs objets hors de sa
portée qui se trouvent dans la pièce. On les visualises.
On
doit tout d'abord décroiser bras et jambes, si ce n'est déjà
fait. A l'inverse de la prière, où on joint les mains pour se
rassembler, pour unir son côté gauche et son côté droit, il
faut déconnecter au maximum les divers circuits corporels les
uns des autres. De même, on commence par pratiquer une
respiration complète rythmique, mais en prolongeant le plus
possible, à la limite de l'asphyxie, les temps de rétention,
ce qui a pour effet d'affaiblir le lien qui unit le système
corporel au principe spirituel. Cette respiration s'accompagne
d'une relaxation qui vise à supprimer le mouvement. Quand cette
relaxation est totale, on anesthésies d'abord tes mains.
Pour
ce faire, on auras recours à une pratique courante chez les
yogis de l'Inde et les lamas tibétains. Elle se décompose
en cinq temps.
1er
temps: on visualises tes mains dans un gant épais et raide.
2ème
temps: quand la visualisation précédente est correcte, on
s'efforces de les ressentir en bois.
3ème
temps: on imagines ses mains en bois, enserrées toutes deux
dans un gant épais et raide, plongées dans la glace.
Ces
trois premières phases doivent conduire à une sensation
d'insensibilité totale de nos mains. Cette insensibilité va
faciliter grandement la phase suivante de l'exercice. Nos mains
ne sont plus au bout de nos bras. Elles n'appartiennent plus à
notre corps. Tout à l'heure, elles pourront se déplacer
librement dans la pièce.
Mais
pour l'instant, il importe que l'on en gardes encore le contrôle.
Alors on les ramèneras mentalement sur ton front, et ce sera le
4ème temps de l'exercice. Il s'agit là d'une visualisation. En
réalité, elles sont toujours posées à plat sur le lit.
La
main de l'action étant anesthésiée, passons maintenant à
l'oeil de la pensée. C'est très simple, les yeux presque fermés,
on regarde et on fixe l'arête de son nez. Dans un temps
relativement bref, cette pratique conduit automatiquement à
l'apparition de l'onde cérébrale désirée de 14 cycles par
seconde (cycle d'onde cérébrale favorable au dédoublement).
Faisons
taire maintenant la langue de la parole, en la ramenant dans un
coin de la cavité buccale. Attention! La langue ne doit surtout
pas toucher le palais, ce qui aurait pour effet de créer un
courant d'énergie interne. Or nous désirons autant que
possible déconnecter les énergies corporelles, pour atteindre
l'état de mort apparente que les indiens nomment "mritasana".
On
est maintenant dans l'état qui convient pour tenter tes premières
sorties du corps maîtrisées et conscientes. Fermez les yeux.
Concentrez-vous sur la glande pinéale et imaginez qu'un aimant
de nature toute spirituelle, bien sûr, est posé dessus. Elève
progressivement cet aimant. Contemple le d'abord à une hauteur
approximative de 50 cm de votre front, puis d'un mètre, puis de
deux mètres. Cet aimant attire irrésistiblement votre âme
hors de votre corps. Laissez-le stationner à deux mètres au
dessus de ton front. Laissez-vous envahir par toutes les
sensations que vous ressentez alors.
Occupez-vous
maintenant de vos mains qui sont en pensée sur ton front.
Eloignez les de ce front de telle sorte que progressivement,
elles s'élèvent jusqu'à l'aimant, mais sans le toucher. Puis,
se dirigeant librement dans la pièce, elles vont atteindre un
des objets hors de ta portée que l'ont précédemment visualisés.
Elles poussent sur cet objet. Elles rencontrent d'abord une
certaine résistance mais, bien vite, une image s'impose
d'elle-même : elles traversent facilement l'objet, qui n'a plus
aucune consistance. Ce n'est plus qu'un fantôme d'objet, qui
vibre au diapason de ton état de conscience.
Au
début, les visions ne sont pas très nettes. On a même
l'impression d'être myope. Mais leur qualité s'améliore
progressivement.
Quand
on veux cesser l'exercice, on rentre en soi, non par la glande
pinéale, mais par le plexus solaire. On fais redescendre
l'aimant sur son front, où on ramènes mentalement nos mains,
et progressivement on s'éveilles, comme un enfant. D'abord la
langue -la parole -que l'on replaces correctement dans la
bouche. Ensuite, les yeux que l'on ouvres. Enfin les mains, qui
redeviennent de chair et que l'on dégantes lentement, avant de
les activer.
On
ressentiras peut-être un petit creux à l'estomac. Evitez de
manger avant deux heures au moins. Vous n'êtes autorisé qu'à
boire que de l'eau. Prenez votre temps pour revenir dans le
monde des vivants ; écoutez de la musique classique, par
exemple. Et notez vos impressions.
Si
vous suivez ces directives à la lettre, dans deux mois, vous réussirez
sans problème cette expérience de séparation de la conscience
et du corps.
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