La richesse de la
documentation actuellement disponible constitue paradoxalement
un handicap. C’est dans un maquis inextricable que
doivent progresser la plupart des chercheurs qui se trouvent
confrontés au double problème du choix et
de l’épuration. La pluralité des livres rend
cette tâche malaisée et dans certains cas presque impossible.
Beaucoup se plaignent de rencontrer des textes contradictoires
ou, plus grave, incohérents. Le problème est épineux de
savoir quels livres créditer, quel autres rejeter. A ce stade,
on ne peut que trancher dans le vif, la perte de temps en ce
domaine étant pour le moins catastrophique et les impasses plus
encore.
Sans
trop généraliser on peut affirmer que la plupart des livres de
recettes sont à rejeter sans l’ombre d’une hésitation. Les
ouvrages du type la magie en X leçons” seront à fuir sans
remords. La plupart des livres classiques de magie cérémonielle,
quoique passionnants peuvent être conservés pour une lecture
et un apprentissage ultérieur. Ces aspects particuliers de la
tradition n’étant, le plus souvent utilisable que lorsque
l’étudiant est devenu un véritable opérateur un magicien
authentiques. Il en va de même pour les ouvrages développant
un point particulier des arts magiques, sauf s’il s’agit
d’un aspect en relation avec l’entraînement. Une exception
cependant pour les livres de F. Bardon qui sont d’un grand intérêt,
même pour un débutant. Les livres les plus crédibles sont
finalement relativement faciles à repérer, on y arrive
rapidement avec l’habitude.
En
fait, les ouvrages récents traitant d’Occultisme ont le grave
défaut d'avoir été écrits par des écrivains ou des
journalistes, donc écrits de l'extérieur . Ces livres ont en
commun le tort d'être rédigés à partir de renseignements
glanés dans des bibliothèques ou à partir des résultats
d'enquêtes! Par définition, les praticiens et praticiennes
maintiennent la vieille tradition du secret. On se demande
comment les malheureux enquêteurs peuvent se documenter, alors
que les rares connaissant refusent catégoriquement de parler.
Le problème est assez simple. Quelques personnes vivant à la
campagne possèdent une teinture de sorcellerie. Dans les
villages, le rebouteux, le jeteur de sorts, ou simplement le désenvoûteur,
passent pour sorciers. La méprise s'instaure. Le journaliste,
souvent de bonne foi, confond basse sorcellerie et sorcellerie,
sorcellerie et magie. Le plus souvent, l'écrivain alléché par
le sujet se contente de travailler en bibliothèque. Là, le
danger est plus grand. Les trésors enfouis dans les bibliothèques
sont de deux sortes: on y trouve soit des livres écrits par
.des inquisiteurs, soit des textes codés ou des grimoires. Les
ouvrages rédigés par des inquisiteurs sont un tissu d'incohérences
et d'indications fallacieuses. Pour la simple raison qu'ils
constituent des rapports écrits sur les résultats d'aveux
arrachés à de pauvres bougres soumis à la torture. Les
malheureux qui n'étaient pas forcément sorciers ou sorcières
avouaient tout ce que leurs tortionnaires voulaient bien leur
faire dire. Tous les fantasmes érotico-sadiques des Dominicains
passaient dans ces textes, lesquels étaient agrémentés de
remarques théologiques et de rajouts démoniaques. C'est l'Eglise
qui a inventé le diable. Les autres textes ou grimoires dont un
très petit nombre a été rédigé par des spécialistes sont
codés de telle façon qu'un néophyte ne puisse rien y
comprendre s'il ne possède pas les clés de lecture. Ces éléments
font justement partie de l'initiation orale de la witchcraft.
Le chercheur coupé
de la filiation traditionnelle ne peut donc rien trouver de
valable dans les textes, mis à part les ouvrages relatifs à la
Kabbale. L'amateur de sciences occultes devrait se souvenir que
grimoire signifie grimé, caché, dissimulé. Quand on parle de
chat noir, cela peut signifier bien autre chose et sous le texte
parfois rocambolesque serpente une vérité étrange et
redoutable. Si l'on doit écrire sur la sorcellerie ou la magie
c'est de l'intérieur que l'on doit le faire. Seul un praticien
ayant reçu l'initiation traditionnelle et s'appuyant sur une
filiation véritable peut expliquer les rudiments de l' Art…
On se méfiera
des ouvrages de sectes et de groupement à vocation soi-disant
initiatique, dont la partialité n’a d’égale que le manque
de sérieux des références. Les livres de vulgarisation seront
abordés avec prudence, même ceux qui abondent en citations,
qui sont souvent des citations de complaisance, ou d’ouvrages
paraissant chez le même éditeur
Je Vous invite à
consulter la bibliographie que je met a votre disposition sur le
site.
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