Dans
le cours quotidien de sa vie, l'homme vit avec ses souvenirs son
passé et se projette en intention vers le futur. Il s'arrête
rarement pour être simplement là. Sa machine à
fabriquer des pensées s'arrête rarement de fonctionner. Et ces
pensées vont s'interposer entre l'homme et sa perception de la
réalité. Or 90 % de notre agitation mentale est inutile.
L'esprit s'emballe et fonctionne tout seul, tiraillé entre le
souvenir et la projection dans le futur.
Parvenir
à faire taire le mental babillard et agité est extrêmement
difficile. Il faut de longs exercices avant que d'y arriver.
Mais alors, le filtre disparaît. Nos préoccupations futiles s'évanouissent,
et ce qui s'offre à notre esprit ouvert sur le monde extérieur,
c'est la réalité telle qu'en elle-même. Débarrassée de ses
occupations sans intérêt, notre conscience s'accorde avec
l'essentiel.
Ce
calme intérieur, cette sensation de goûter le présent et rien
que le présent, de se baigner dans sa réalité, est l'état
auquel on doit parvenir si on veut pratiquer une méditation
correcte, ou un exercice de monoïdéisme. Il s'accompagne
toujours d'un sentiment de sérénité, de bonheur ineffable.
On
a beau essayé d'apprendre dans des livres, puis répéter
autant de formules incantatoires que l'on veut; cela ne servira
à rien si on ne s'est pas, au préalable, imprégné du réel,
afin que notre volition, à un moment précis, s'exprime avec
toute l'intensité nécessaire. Méditer, puis brutalement
projeter hors de soi l'image simple d'une idée unique constitue
un phénomène de rupture qui est l'unique secret de toute la maîtrise
des Sciences Occultes. Le reste le décorum, les objets, les
incantations, est secondaire. Ce sont des outils mis à la
disposition du pratiquant; jamais une fin en soi.
Comment
:
Le
"calme mental", contrairement à ce que l'on croit généralement,
n'est pas le refoulement des pensées parasites pour se
concentrer sur un seul objet de méditation. C'est bien plutôt
un "vide mental", c'est-à-dire une absence totale de
pensée, disposition favorable à la méditation et à la
visualisation.
Exercice
préliminaire :
Voici
un exercice susceptible de vous y induire, surtout si vous le
pratiquez quotidiennement. Cet exercice n'a que des effets bénéfiques.
Progressivement, il induit une période de repos du corps et de
l'esprit et de récupération énergétique, dont 10 minutes
valent une heure de sommeil.
Tenez-vous
assis(e), la colonne vertébrale bien droite.
Si
vous pouvez replier vos jambes en lotus, faites-le, si non,
faites en sorte que la plante de vos pieds nus soit bien à plat
sur le sol.
Votre
tête est bien droite, mais sans tension. Vos mains sont posées
à plat sur vos cuisses.
Dans
cette position, inspirez profondément par le nez en gonflant le
ventre.
Retenez
l'air dans vos poumons une ou deux secondes Puis expirez
lentement par la bouche.
Faites
cela dix fois.
Recommencez
dix autres fois, plus rapidement, la tête étant tournée le
plus possible vers la droite.
Recommencez
dix autres fois, la tête étant tournée le plus possible vers
la gauche.
Reprenez
la position initiale.
Technique
du calme mental :
Après
ces exercices préparatoires, on laissera la respiration revenir
à un rythme plus naturel. On relâchera les tensions
musculaires, puis les yeux fermés, on s’efforcera au calme
physique en ce décontractant le plus possible, Laissez
venir toutes les pensées, toutes les images que vous passent
par la tête. Dans un premier temps, un flot d’images
passera dans l’esprit. Un kaléidoscope de scènes disparates,
mélangé, confuse, éclatante, fugace ou persistante... Un
“film” fou, constitué de souvenirs, d’images oniriques,
de scènes traversées dans les heures précédentes ou fort éloignées
dans le temps. Peu à peu le défilement ralentira, quelques
images persisteront, puis après quelques minutes disparaîtront.
Vous remarquerez alors
que ce flot de pensées et d'images ralentit progressivement son
rythme, si vous les regardez comme un observateur ou une
observatrice neutre, sans vous attacher à aucune en particulier
(c'est ce qui est le plus difficile dans cet exercice ). On
devra IMPERATIVEMENT regarder “sans voir” ; laisser défiler
les images sans S’ATTACHER à aucune, ne pas chercher à
analyser ou à se remémorer. Laisser FILER les séquences sans
essayer de les considérer ou de les rattacher à un souvenir,
sans étonnement ni émotion. C’est la CLEF indispensable pour
atteindre le calme. Le
but de cet exercice, c'est de remplacer les ondes bêta qui
excitent votre cerveau par les ondes alpha, celles qui président
au sommeil. Vous ne devez surtout faire aucun effort de volonté. Le calme mental, c'est comme la grâce, ça vient de soi-même.
La
pratique du calme mental doit faire l’objet d’un entraînement
régulier, avec un minimum de deux exercices d’au moins vingt
minutes chacun, chaque jour. Ils devront être poursuivis
plusieurs mois durant, même si la maîtrise est parfaite. Ces
exercices pourront être effectués dans une pièce calme, en
lumière atténuée, en l’absence de bruits et surtout de
musique trop rythmique. il est également conseillé
d’effectuer ces exercices en extérieur, à la campagne par
exemple. Parvenu à une pratique aisée, on s’exercera dans
une ambiance plus bruyante (bord de mer, avec le bruit du ressac
ou en ville les fenêtres ouvertes). Plus tard, on exécutera
les exercices dans une ambiance normale. Une fois le principe
parfaitement maîtrisé, on devra parvenir au calme mental dans
n’importe quelle situation, y compris dans des situations de
conflit ou de danger. Ceci est particulièrement important dans
le cadre d’une pratique initiatique usuelle. La qualité de ce
type d’entraînement doit en effet aboutir à l’obtention
d’un réflexe exécutable en toute circonstance et sans
effort.
La
phase suivante vise à obtenir le calme mental en exerçant une
occupation. Un adepte est en effet capable d’opérer le calme
intérieur en utilisant seulement une partie de sa conscience
pour assumer l’activité concerné.
Bonne
pratique