Relaxation

Il existe diverses techniques pour induire l'état de relaxation, dont les plus connues sont issues de la méthode neuromusculaire de E. Jacobson, du training autogène de J.H. Schultz et de la sophrologie. Des résultats plus rapides seront obtenus si vous travaillez dans un premier temps sous la conduite d'un spécialiste. Toutefois, j'exposerai une méthode qui m'a donné toute satisfaction, et qui sera appréciée par les étudiants isolés.

Exercices préliminaires:

Éliminez toute source de perturbation extérieure (n'oubliez pas de débrancher le téléphone !). Si vous préférez la position assise, une chaise à dos raide pour soutenir la colonne vertébrale est ce qu'il y a de mieux. Si vous vous allongez, le matelas doit être modérément ferme; sinon, la meilleure alternative est un plancher recouvert d'un revêtement. Comme le plancher n'épousera pas les formes du corps, les tensions de ce dernier n'auront d'autre alternative que de céder s'il veut acquérir un minimum de confort.

Avant de vous asseoir ou de vous allonger, je vous recommande d'effectuer deux exercices préliminaires.

a: Consacrez une minute ou deux à sauter sur place avec une corde invisible. Cet exercice stimule la circulation du sang et une respiration plus approfondie. De plus, la contraction et le relâchement alterné des muscles qu'il implique favorisent la détente musculaire, première étape d'un bon état de relaxation.

b : Tenez-vous debout, jambes légèrement écartées, pieds tournés vers l'extérieur. Ayant inspiré, expulsez l'air contenu dans les poumons en pliant la taille, en vous laissant tomber comme une poupée de chiffon. L'exercice est proche de celui qui consiste à essayer de toucher les orteils sans plier les genoux. Mais cela est fait sans effort, en restant parfaitement relaxé. Laissez la partie supérieure du corps retomber lors de l'expiration, les doigts et les mains pendant près des pieds une seconde ou deux. Puis, en inspirant, relevez-vous lentement jusqu'à la position droite. Répétez ce processus une douzaine de fois. Cela vous aidera à reprendre votre souffle après l'exercice du saut, ainsi qu'à relâcher plusieurs muscles du torse. Lorsque vous laissez la partie supérieure du corps pendre depuis la taille, la tête et le cou plongeront en avant en expirant. Ceci relaxera la musculature du cou.

Pendant l'exercice, observez vos sensations corporelles. Ne les analysez pas. Constatez seulement.

Technique de la relaxation:

Vous êtes maintenant prêt à commencer l'exercice de relaxation proprement dit. Inspirez à pleins poumons à plusieurs reprises, et en expirant, poussez quelques soupirs profonds. Si le diaphragme et les muscles abdominaux se relâchent, la musculature et les autres tissus commandés par le système nerveux végétatif ou involontaire se relâcheront aussi. Reposez-vous tranquillement quelques secondes dans cette position, toujours en vous observant. Les exercices précédents vous auront familiarisé avec cette méthode et ces sensations.

L'étape suivante du processus met l'imagination à profit. Une loi physiologique veut que la concentration sur une partie du corps y induise une augmentation du flux sanguin. C'est ainsi qu'une relaxation bien conduite provoque des sensations de chaleur dans les parties du corps sur lesquelles on porte son attention. A son tour, cette chaleur suscite la relaxation du tissu musculaire concerné.

En premier lieu, visualisez votre cerveau. Sans entrer dans les détails anatomiques, imaginez une masse de substance blanche et grise, faite de circonvolutions et divisée par une longue fissure en deux hémisphères latéraux. Un coup d'oeil sur un dictionnaire vous en rappellera la forme générale. Gardez cette image en tête jusqu'à ce que vous perceviez une sensation de chaleur se diffusant à partir du centre de votre crâne. Cette sensation peut s'accompagner d'un chatouillement ou de l'impression de piqûres d'aiguilles.

Du cerveau, progressez vers les yeux en imaginant que ce sont deux boules maintenues dans leurs orbites par de minces chaînes musculaires. Procédez avec cette image comme vous l'avez fait avec la précédente. La sensation de chaleur pénètrera progressivement cette zone.

Appliquez la même démarche aux autres parties de votre tête. Imaginez le sang sous forme d'un courant tiède circulant à travers les vaisseaux des tempes, des oreilles, des pommettes, du nez, de la bouche, des lèvres, de la langue, des mâchoires et du menton. Là encore, vous percevrez chaleur et fourmillements accompagnés de l'émergence graduelle d'un état confortable de relaxation.

A ce point, dix minutes au moins se seront écoulées depuis le début de la session. Par réflexe, une grande partie du corps aura amorcé un processus de relaxation. Peu importe l'intensité de cet état qui n'est encore qu'une détente, car la procédure utilisée pour la tête sera appliquée à tous les autres membres pendant la demi-heure qui suit.

Portez votre attention sur le cou. Allez jusqu'aux épaules et aux bras, atteignez la zone abdominale. Plus vous relaxerez cette zone médiane de l'abdomen, plus votre corps lâchera prise. Là siègent symboliquement les instincts et les passions ainsi que les charges émotives héritées du passé.

Imaginez enfin le courant sanguin se séparant en deux flux artériels depuis l'aorte, en deux fleuves de sang tiède descendant du pelvis jusqu'aux cuisses, aux jambes et aux pieds. Là encore, soyez attentif; percevez les tensions, les courbatures, les muscles raides des jambes et des mollets afin qu'ils se relâchent par l'action de l'imagination et la chaleur du sang. Procédez ainsi jusqu'aux orteils.

Effectuez une pause. Observez sans analyser. Tout au long de la session, ne laissez pas vos pensées errer ou se détourner de la zone que vous relaxez. Prêtez seulement attention à ce que vous faites. Si votre mental se disperse, ramenez-le doucement à l'objet de votre pensée. Surtout, ne vous crispez pas pour l'empêcher de s'évader. Vous iriez à l'inverse d'un état de relaxation véritable. Par-dessus tout, n'utilisez pas cet exercice pour abaisser votre seuil de vigilance en vous laissant aller au rêve éveillé. Ne vous imaginez pas face aux vagues d'un océan dont le flux et le reflux vous berceraient paisiblement. Il vous est demandé d'accentuer le rappel de soi, pas la fuite hors des réalités.

Avec un entraînement suivi et une longue pratique, vous bâtirez un mécanisme permettant l'obtention rapide d'un état de relaxation. Lorsque l'état atteint aura profondément pénétré votre conscience, vous pourrez évoquer son souvenir à tout moment.

Peu importe si vous écoutez distraitement la radio en prenant votre petit déjeuner ou si vous vous rasez machinalement dans votre salle de bains; sitôt le souvenir évoqué, son impact atteindra tous les tissus du corps. L'état de relaxation s'ensuivra.

Quand vous aurez besoin de vous relaxer, il vous suffira d'effectuer une inspiration profonde. En expirant, pensez au mot "relâcher" et gardez en mémoire le sentiment de sérénité obtenu au cours des sessions d'entraînement. Ce réflexe conditionné sera bientôt immédiat et complet.

Consacrez entre 30 et 40 minutes par jour à cet exercice. Il est préférable d'effectuer une séance quotidienne en prenant son temps plutôt que deux séances bâclées.

Tous les entraînements initiatiques et spirituels insistent sur le lâcher prise. Ce lâcher prise commence par le corps.

Bien que très simple, cet exercice ne doit pas être sous-estimé afin de gagner du temps pour aborder des procédures plus sophistiquées. Votre succès en tant que mage dépend en majeure partie de la maîtrise de ces techniques de rappel de soi et non de la récitation de formules réservées à des adeptes de haut rang. Si la connaissance de rituels prétendus secrets était la clef de la magie, leur récitation effectuée par un magnétophone aboutirait aux résultats escomptés. La magie fonctionne par vous, et non pour vous.

Enfin, il s'agit là d'un excellent entraînement de la persévérance. Après vous être exercé pendant quelques minutes, vous comprendrez ce que nous entendons par là. Au départ, rien n'est plus ennuyeux qu'un exercice de relaxation conduit sans appui extérieur. Il vous confrontera à l'inertie et à la lassitude qui vous habitent. Une véritable motivation pour la poursuite de l'entraînement n'apparaît que lorsque ses premiers effets se font sentir.

 

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